HISTORY OF VIOLENCE

Publié le par Jean-Michel Le Bail

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De David Cronenberg

avec Viggo Mortensen, Ed Harris

Le destin nu

Retour à la thématique récurrente de David Cronenberg, la violence, qui d'une certaine manière pour lui comme pour d'autres grands cinéastes est LA question cinématographique. Dis-moi comment je filme la violence, je te dirai quelle est ta famille cinématographique. Vieille querelle entre walshien et fordien. La violence et la masculin, donc, condition de la survie de l'espèce, thème cher aux Américains puisque constitutif de leur fondation.

L'histoire de cet homme qui a tout fait pour reconstruire une vie pacifiée et une identitié nouvelle n'est certes pas nouvelle mais le traitement qu'en fait le cinéaste diversement inspiré d'Existenz ou du Festin nu est époustouflant.

Parfaitement maîtrisé de bout en bout le film bouscule les certitudes morales. La violence du héros renvoie à celle du citoyen. Quelle part de violence gardons-nous en nous  ? Que reste-t-il des guerres passées pour une génération qui n'en a connu aucune ? Quel est la place de la violence dans nos destinées ? Des questionnements qui viennent faire écho à ceux d'Existenz (la violence sublimée des jeux vidéo) ou à ceux de Faux-Semblants / Crash (la violence chirurgicale et automobile).

Chez Cronenberg, le corps ne semble pouvoir naître, exister et jouir que dans un perpétuel fracassement au réel.

Publié dans cinecritic

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